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Depuis le début de l’été, de nombreuses collectivités locales et de nombreux syndicats montent au créneau pour dénoncer le redéploiement des trésoreries sur le territoire proposé par le gouvernement et jugé catastrophique par de nombreux élus. Ces derniers se mobilisent et dénoncent un nouvel abandon par l’état des territoires ruraux alors même que le besoin de services publics de proximité n’a jamais été aussi prégnant. Mais cette colère ne doit pas cacher l’inefficacité du réseau actuel de la DGFIP. La Cour des comptes, dans son rapport du 20 juin 2018, la DGFIP, dix ans après la fusion “, s’interrogeait déjà sur l’efficacité réelle du réseau d’agences de l’administration fiscale. Ce rapport précisait : ” Le réseau n’a que peu évolué depuis la fusion de 2008. Avec plus de 4 000 implantations locales, la DGFIP s’appuie sur un réseau nettement plus dense que ses homologues étrangers. Ce réseau compte un très grand nombre de services locaux de petite taille qui, compte tenu des congés et de l’absentéisme ne peuvent délivrer des services avec une amplitude horaire et une qualité suffisante “. Face à cette situation, le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, veut concentrer certains agents des impôts dans les plus grandes villes, dans des centres de gestion pour gérer les tâches administratives, tandis que d’autres, sur le modèle des services publics itinérants, iraient dans les plus petites communes effectuer des accueils de proximité, avec ou sans rendez-vous, pour répondre aux questions des contribuables. Pour certains, cette réorganisation ne changera pas grand chose : ” Dans mon département, le passage de 22 trésoreries à 9 points dédiés aux collectivités n’aura pas d’impact sur la qualité de service, car beaucoup de trésoreries, gérées par une seule personne, sont fermées en cas d’absence “, cite Christophe Jerretie, député LREM de Corrèze. Selon un document de concertation adressé aux élus corréziens, 15 des 22 trésoreries du département ont un effectif inférieur à trois. Toutefois, la concentration et la spécialisation des trésoreries prévues dans le projet gouvernemental ne sont pas sans conséquence : entre 2007 et 2017, 1200 centres des impôts ont été supprimés sur l’ensemble du territoire. Les syndicats dénoncent la réduction continue des effectifs et la baisse de la qualité du service rendu, à tel point que les assemblées délibérantes des collectivités rechignent à verser à leur comptable public les indemnités de conseil qui leur sont habituellement accordées chaque année. Il ne faudrait pas que les collectivités territoriales troquent un système, certes quelque peu inefficace, contre un dispositif très incertain !”