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Le gouvernement a dévoilé le plan de relance pour la France jeudi 3 septembre dernier. Jean Castex, le premier ministre, insistait sur le fait que ce plan de 100 milliards d’euros était “le plan le plus massif annoncé à ce jour par un pays européen et dont les effets seront concrets et perceptibles pour le plus grand nombre “.

Trois orientations principales pour ces 100 milliards : en premier lieu, la transition écologique, puis la compétitivité des entreprises françaises et enfin la cohésion Sociale et territoriale.

La transition écologique

Ce sont trente milliards d’euros que le plan de relance pour la France va injecter pour réaliser la transition écologique qui a du mal à décoller. L’objectif en est d’accélérer la conversion écologique de l’économie française pour qu’elle soit plus durable et plus économe de nos ressources naturelles. Le but est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Cet objectif et cette orientation stratégique se concrétisent dans le plan ” France Relance ”  au travers de ces trente milliards d’euros qui seront répartis, entre les domaines qui posent le plus de difficultés en matière de transition écologique, à savoir :

  1. La rénovation thermique des bâtiments. 
  2. La décarbonation de l’industrie. 
  3. Le financement du bonus écologique. 
  4. Le financement à la conversion pour l’achat d’un véhicule propre. 
  5. Le développement  des transports en commun. 
  6. La transformation du secteur agricole.
  7. Le financement de la recherche et de l’innovation pour le développement de technologies vertes.

 1.   La rénovation thermique et énergétique des bâtiments 

Au niveau national, le bâtiment est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre dont environ les 2/3 sont issus du secteur résidentiel. Il faut donc amplifier l’efficacité des aides à la rénovation énergétique des bâtiments privés. En premier lieu, le plan de relance va rehausser le budget du dispositif ” ma PrimeRénov’ ” de 2 milliards d’euros sur 2021 et 2022. Mais le plan de relance va également procéder au renforcement du soutien à la rénovation globale, au renforcement du soutien à la rénovation énergétique des logements pour les propriétaires bailleurs, au renforcement du soutien à la rénovation énergétique des logements pour les copropriétés, au renforcement du volet logement financé par l’agence nationale de l’habitat (ANAH), et au renforcement des plans d’action gouvernementaux de soutien aux copropriétés dégradées (PIC) et à la réhabilitation et à la restructuration de l’habitat en centre-ville. Enfin, le plan de relance veut organiser la mobilisation et la communication autour des métiers de la rénovation. Pour conclure, le gouvernement s’est engagé à mettre en oeuvre toutes les mesures décrites ci-dessus dès le 1er janvier 2021.

2.   La décarbonation de l’industrie

Près de 20% des émissions de gaz à effet de serre sont issus, en France, des activités industrielles. Décarboner ce secteur est donc devenu indispensable pour atteindre les objectifs climatiques fixés autant que pour fournir à notre industrie un levier de performance à moyen terme. L’objectif du plan de relance est donc d’aider les entreprises industrielles à investir dans des équipements moins émetteurs de CO2. 

Cette mesure comporte deux volets : 

  • L’investissement dans des procédés industriels moins émetteurs de CO2 par l’identification des filières et des sites les plus polluants, par le remplacement de l’utilisation d’énergies fossiles par d’autres énergies non fossiles. 
  • La compensation du surcoût de l’énergie décarbonée par rapport aux énergies fossiles afin d’inciter les industriels à passer d’une solution fossile à une source de chaleur bas-carbone. 1,2 milliard d’euros seront engagés par le plan de relance pour financer ces mesures de décarbonation de l’industrie.

3.   La densification et le renouvellement urbain

L’objectif de cette mesure est de déployer un fonds de 300 millions d’euros pour financer des opérations de recyclage des friches urbaines et industrielles dans le cadre de projets d’aménagement urbain de revitalisation des centres-villes et de relocalisation des activités.

Ce fonds ” friches ” d’aide au recyclage foncier financera : 

  • Le recyclage des friches urbaines et industrielles par l’acquisition, la mise en sécurité, la dépollution et la démolition, prioritairement dans les territoires où le marché fait défaut. 
  • Des projets pour les anciens sites industriels pollués lorsque le responsable est insolvable ou a disparu. 
  • Le développement de l’inventaire des friches au service des collectivités.

4.   Infrastructures et mobilités vertes

Développement du plan vélo et des projets de transports en commun

L’objectif est d’apporter des solutions de mobilité plus respectueuses de l’environnement. 

  • Le développement de l’usage du vélo par une accélération de l’aménagement de réseaux cyclables, sécurisés et efficaces. Il s’agit de doubler les moyens par des aides apportées aux collectivités pour financer des pistes cyclables et des places de stationnement sécurisées.
  • Le développement des transports en commun par la création de nouvelles offres ferroviaires dans les zones urbaines les plus denses et en créant de nouvelles lignes de transports collectifs en site propre.

Le plan de relance y participera à hauteur de 1,2 milliard d’euros qui seront complétés par le programme européen REACT EU ainsi que par des fonds de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL).

5.   La transition agricole

Il s’agit d’accélérer la transition agricole écologique au service d’une alimentation saine, sûre, durable, locale et de qualité pour tous.

Cinq axes ont été identifiés : 

  1. Développer une alimentation saine, sûre, durable, de qualité et locale dans les cantines scolaires des petites communes. 
  2. Structurer les filières locales notamment au travers des projets alimentaires territoriaux.
  3. Accélérer la structuration et le développement de filières performantes permettant de répondre aux attentes sociétales et d’assurer une meilleure rémunération du producteur.
  4. Promouvoir et accompagner la performance environnementale. 
  5. Faire de l’agroécologie l’un des leviers du renouvellement des générations et de l’emploi dans les secteurs agricoles et alimentaires. 

Pour atteindre cette ambition et ces objectifs, le plan de relance du gouvernement prévoit de consacrer 400 millions d’euros à l’accélération de la transition agroécologique du système agricole et alimentaire. D’autre part, le plan de relance consacrera 250 millions sur 2021 et 2022 à la filière animale pour apporter son soutien à l’élevage, pour améliorer la situation de l’outil d’abattage et pour accompagner la prise en charge des animaux abandonnés ou en fin de vie.

6.   Les technologies vertes

La consommation d’énergie produit 65 à 70% des émissions françaises de gaz à effet de serre. Il s’agit donc de développer une filière d’hydrogène vert en France et de mettre au point des technologies de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone, avec à la clef deux objectifs :

  • Atteindre la neutralité carbone avant 2050. 
  • Créer de la valeur industrielle autant qu’économique et Sociale sur notre territoire, cette filière étant en mesure de créer entre 50 000 et 100 000 emplois d’ici à 2030. 

Ce sont 2 milliards d’euros que le plan de relance du gouvernement met sur la table pour apporter son soutien aux projets portés par les entreprises dans les territoires et permettre l’émergence d’une offre française de solutions hydrogène, pour mettre en place un mécanisme de soutien à l’hydrogène produit par électrolyse de l’eau, et enfin pour mettre en place un projet commun européen.

Sources : La Gazette ; Ministère de l’économie, des finances et de la relance