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La Direction générale des collectivités locales ( DGCL ) a mis en ligne les données financières 2017 des communes. La ventilation inédite par fonction des dépenses 2017 des communes de plus de 3500 habitants, réalisée pour la première fois, montre, après analyse et croisements des données, des réalités bien différentes selon les strates de communes, mais également met à mal quelques idées reçues.   Les services généraux, premier poste de dépenses : La fonction ” charges d’ administration générale est le premier poste de dépenses des communes de 3500 à 20 000 habitants, suivie par les charges de l’enseignement du premier degré et, en troisième position, par les charges de la fonction voirie et routes”.  

Ainsi, pour les communes de 10 000 à 20 000 habitants, 80 euros par habitant sont fléchés vers la voirie, 118 euros vers l’enseignement du premier degré et 379 euros vers l’administration générale. La voirie, c’est le gros caillou dans la chaussure budgétaire des petites villes. Sur cette même strate des communes de 10 000 à 20 000 habitants, les dépenses liées à la voirie représentent 6,3% des dépenses totales, ce qui paraît maîtrisable ! Mais ce poste  nécessite en revanche 19,6% des dépenses d’investissement alors que l’administration générale n’en consomme que 15,8%. Et l’on retrouve ces mêmes proportions sur toutes les strates de communes, excepté pour les villes de plus de 100 000 habitants qui ne consacrent que 7,7% de leurs dépenses d’investissement à leurs routes et qui peuvent ainsi privilégier d’autres postes comme l’enseignement, les services urbains, le logement ou la conservation du patrimoine. Pour résumer, les dépenses d’entretien de la voirie limitent sensiblement les capacités des villes petites et moyennes à investir dans d’autres domaines.   La culture, oubliée des zones rurales ?

Les communes de 3500 à 5 000 habitants consacrent à la culture de 46 à 58 euros par habitant quand les très grandes villes en dépensent 168 euros, soit plus du triple ! Mais, cela ne veut pas dire que les petites communes ne font pas d’effort dans ce domaine. Le poids des dépenses culturelles dans le budget des communes de plus de 100 000 habitants n’est que le double de celui des communes de 3500 à 5000 habitants. Et même mieux, la part des dépenses d’investissement consacrée à la culture est de 7,1% pour les communes de 3500 à 5000 habitants, très proche de celle des communes de plus de 100 000 habitants qui est de 8,7%.  Non ! La culture n’est pas la grande oubliée des zones rurales.   On n’investit plus pour l’action Sociale.

Les dépenses totales dans le secteur de l’action Sociales varient fortement selon la strate de la commune, par contre, on trouve la même atonie en matière d’investissements. La part de dépenses consacrée à l’investissement Social varie entre 2,3 et 3% selon la taille de la commune. Ainsi, sur 106 euros dépensés par habitant pour les crèches des très grandes villes, seuls 6 euros sont fléchés vers l’investissement, le reste alimentant le fonctionnement. Dans les communes de 3500 à 5000 habitants, le rapport passe de 3 euros d’investissement pour 21 euros de fonctionnement.

  Dépenses Sociales. 

Les petites villes font donc, en matière d’accueil d’enfants, plus d’effort d’investissement que les grandes qui doivent faire face à des frais de fonctionnement élevés dans ce domaine. Les villes de plus de 50 000 habitants consacrent 7,4% de leurs dépenses de fonctionnement contre 2,4% pour les communes de 3500 à 5000 habitants.   La sécurité.

Les données de la DGCL battent en brèche quelques idées reçues car les grandes villes ne sont pas les seules à mettre les moyens pour garantir la sécurité des personnes et des biens sur le territoire communal. Certes, les villes de 50 000 à plus de 100 000 habitants dépensent de 70 à 75 euros par habitant contre deux fois moins pour les villes de 3500 à 5000 habitants. Oui, mais le poids de ces dépenses par rapport aux dépenses totales est en revanche quasi identique variant seulement de 3,1% à 4,4% selon les strates.   L’école, le sport et la jeunesse.

Là encore, les données de la DGCL nous apportent le même enseignement. Les petites communes n’abandonnent pas leurs écoles; et si les très grandes villes dépensent 260 euros par habitant contre 162 euros per capita pour les communes de 3500 à 5000 habitants, la part de cette dépense dans les dépenses totales est très proche dans toutes les communes, variant de 15,9% à 14,2%. Les petites communes produisent donc le même effort financier que les grandes villes au regard de leur capacité. Le sport et la jeunesse sont beaucoup mieux traités dans les villes petites et moyennes. Le poids financier en fonctionnement de ces deux domaines est le plus faible dans les budgets des grandes villes. Ainsi, le sport capte 8,4% des dépenses totales de fonctionnement des villes de plus de 100 000 habitants contre 8,8% pour les communes de 3500 à 5000 habitants, et jusqu’à 11,7% pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants. Même schéma pour les dépenses d’investissement, puisque les communes de 10 000 à 20 000 habitants consacrent 13,4% de leur budget d’investissement au sport et à la jeunesse contre 9,1% pour les très grandes villes.   Environnement, aménagement et services urbains.

Dans ces domaines, les métropoles et très grandes villes restent les championnes et dépensent 253 euros par habitant contre 167 pour les plus petites communes étudiées. Elles flèchent, d’autre part, près d’un tiers de leur capacité d’investissement dans ces secteurs contre un cinquième pour les communes de 3500 à 5000 habitants. En ce qui concerne le logement, les villes de plus de 100 000 habitants y consacrent 19 euros per capita en investissement contre 8 euros en moyenne sur l’ensemble des communes.   Toutes dépenses comprises, ce sont les habitants des villes de 50 000 à 100 000 habitants qui coûtent le plus cher avec 1696 euros chacun, suivis de ceux des villes de plus de 100 000 habitants avec 1680 euros et de ceux des petites communes avec 1146 euros.