Les villes moyennes n’ont pas fait l’objet de politiques publiques récentes de l’état ciblées sur les enjeux de revitalisation de leurs centres- villes, distincts de ceux des bourgs et des grandes villes, présentant pourtant les caractéristiques de territoires délaissés ou dévitalisés.
Ces villes moyennes nécessitent une action publique spécifique pour lutter contre les fractures territoriales.
Lors de la deuxième conférence nationale des territoires, le premier ministre a annoncé l’engagement du programme ” Action Cœur de Ville “, démarche partenariale en faveur de ces villes dites ” moyennes “.
La démarche d’accompagnement proposée donnera lieu à la signature d’un contrat spécifique et à la mise en œuvre d’une opération de revitalisation territoriale ( ORT ).
Ce programme s’adresse en priorité à des villes ” pôles d’attractivité ” hors périmètre des métropoles et pour lesquelles une action de redynamisation du cœur de ville est nécessaire.
Si elle vise les villes en difficulté, la démarche ” Action Cœur de ville “ doit privilégier une approche par les atouts et les leviers de développement, par l’innovation, par la réduction voire la suppression des dysfonctionnements identifiés (marché local de l’habitat, dégradation du bâti, vacance des commerces, enclavement, traitement des friches…).
Une commune ne pourra intégrer la démarche qu’en association avec l’intercommunalité dont elle est membre, car plusieurs thématiques d’intervention relèvent des compétences intercommunales et parce que la coopération entre la ville centre et les communes périphériques est une condition du succès du programme, notamment en ce qui concerne l’urbanisme commercial.
Ces villes peuvent être à des niveaux de réflexion stratégique et d’organisation opérationnelle différents.
L’offre d’accompagnement du programme tient compte de cette hétérogénéité et propose un parcours à la carte qui intègre les démarches en cours :
C’est pourquoi, les collectivités pouvant relever du programme ” Action Cœur de Ville ” seront réparties en trois groupes dénommés Promotion n°1, Promotion n°2 et Promotion n°3.
La promotion n°1 concerne les villes et les EPCI pouvant signer un contrat dès 2018 et qui cumulent les trois critères suivants :
Les actions proposées pour les villes et EPCI de la promotion n°1 sont :
La promotion n°2 concerne les villes et les EPCI pouvant signer un contrat en 2019/2020 avec un accord-cadre de préfiguration dès 2018 et qui cumulent les trois critères suivants :
Les actions proposées pour les villes et EPCI de la promotion n° 2 sont :
La promotion n° 3 concerne les villes et les EPCI pouvant signer un contrat en 2020/2021 avec un accord-cadre de préfiguration dès 2018 et qui cumulent les trois critères suivants :
Les actions proposées pour les villes et les EPCI de la promotion n° 3 sont :
La grille d’analyse des projets des communes.
Cette grille a pour objet de lister, par grande tête de chapitre, les différentes questions à examiner pour définir le degré de priorité du projet ainsi que sa maturité opérationnelle.
A- Les caractéristiques du projet de territoire :
1) Un diagnostic des difficultés du territoire a-t-il été établi et partagé avec les services de l’état ?
2) Existe-t-il un document formalisant un projet de territoire (plan guide, convention d’Opah, convention PNRU, Agenda 21, TEPCV…) ?
3) L’échelle de ce projet permet-elle de concilier les besoins de la ville-centre avec ceux de la périphérie ?
4) Ce projet est-il consensuel et porté par l’intercommunalité et les communes qui la composent ?
5) Est-il soutenu par d’autres collectivités territoriales (département et/ou région) prêtes à s’engager financièrement ?
6) Le contenu du projet traite-t-il de l’ensemble des axes du plan (habitat, commerce et aménagement) par des actions opérationnelles concrètes, localisées et chiffrées.
B – Les documents programmatiques :
1) Le territoire est-il couvert par un plan local d’urbanisme intercommunal, un schéma de cohérence territoriale et un programme local de l’habitat ?
2) Ces documents permettent-ils la mise en œuvre du projet de territoire sans ajustements majeurs ?
3) De quelles compétences l’intercommunalité dispose-t-elle en matière d’urbanisme et en matière économique dans son volet aménagement commercial ?
C – La gouvernance du projet :
1) Le porteur du projet est-il bien identifié ?
2) Le porteur du projet dispose-t-il d’une équipe projet avec un positionnement transversal suffisamment proche des échelons de décision, et une légitimité reconnue pour mobiliser l’ensemble des services concernés ?
3) L’intercommunalité et les communes concernées par le projet ont-elles la capacité à mobiliser des ressources financières pour assumer leur quote-part de financement ?
D – Les outils opérationnels déjà en place :
1) Le droit de préemption urbain est-il instauré, notamment en centre-ville ?
2) Le droit de préemption des fonds de commerce est-il instauré, notamment en centre-ville ?
3) Des procédures permettant d’aboutir à une déclaration d’utilité publique fondant une expropriation sont-elles en cours ?
4) Existe-t-il sur le territoire des opérateurs mobilisables et capables rapidement d’assumer la maîtrise d’ouvrage en matière de portage foncier, d’aménagement, d’habitat et de commerce ?