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Lancée officiellement le 30 mai dernier, la Banque des territoires de la Caisse des dépôts n’était pas une banque au sens légal, mais ressemblait plutôt à une coquille vide, au mieux à un guichet unique pour les clients publics de la CDC.

Mais, annoncée sous le parrainage de Bercy le 30 août dernier, la prise de contrôle de la Poste par la CDC devrait modifier le paysage de l’offre de la dette publique locale.

 

De plus, la Banque Postale va devenir une vraie banque-assureur grâce aux 42% de parts de la CNP détenus par la CDC, ce qui porte la part de Banque Postale à plus de 55% du capital de la CNP.

Ce rapprochement va également permettre à la Caisse des dépôts de donner du corps à cette fameuse Banque des territoires.

C’était le voeux de la Cour des comptes depuis plus d’un an et demi et on se dirige donc vers une entité publique triangulaire à savoir:

1) la Banque Postale tournée vers les particuliers,

2) la Banque des territoires tournée vers les acteurs publics,

3) la Banque Publique d’Investissement tournée vers l’international.

 

Cette nouvelle entité publique devrait avoir des conséquences sur la structure du marché de la dette locale et sans doute sur les offres elles-mêmes.

 

Toutefois, ce nouveau pôle public devra clarifier le rôle de la SFIL ( société de financement local ).

Cette banque, dotée de l’agrément de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, refinance les prêts proposés par la Banque Postale aux collectivités locales via la CAFFIL ( Caisse française de financement local ) qui est aussi sa société de crédit foncier.

C’est là le maillon faible du binôme Caisse des dépôts / Banque postale, tous deux étant actionnaires de la SFIL( 20% pour le premier et 5% pour le second, l’état possédant les 75% qui restent).

Or, en 2017, la Cour des comptes a épinglé la SFIL en relevant un certain nombre de dysfonctionnements : retard dans son évolution de rentabilité, sur-rémunération de ses cadres, incertitudes réglementaires, capitalistiques et juridiques, stratégie de diversification coûteuse…

La Banque Postale est pour le moment obligée de continuer à passer par la SFIL, mais une révision en profondeur et une recapitalisation seront nécessaires pour que ce nouveau pôle financier public puisse tenir ses promesses.