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L’état a décidé de baisser ses subventions aux agences de l’eau et de ce fait prend un risque important vis à vis de Bruxelles et de l’application de la directive cadre sur l’eau. Cette décision, annoncée par le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, lundi 11 septembre, a provoqué la colère des présidents des sept comités de bassin, par ailleurs tous élus locaux. Cette année, Bercy a imaginé un mécanisme qualifié de ” plafond mordant “, l’état prélevant les recettes dépassant le seuil de 2,1 milliards d’euros ( ce qui conduirait à un montant prévisionnel de 200 millions d’euros ).

D’autre part, les agences de l’eau finançaient déjà la nouvelle Agence Française de la Biodiversité à hauteur de 150 millions d’euros, l’état prenant en charge 50 millions d’euros. Pour 2018, c’est la totalité du budget de l’AFB, soit 200 millions d’euros, qui sera financée par les agences de l’eau. Enfin, les agences de l’eau vont devoir financer l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage pour un montant de 85 millions d’euros, ce qui met à mal le principe que l’eau paie l’eau.

L’état va donc piocher plus de 20% du budget des agences de l’eau.

– Ces prélèvements se font au détriment des missions des agences de l’eau et des investissements réalisés sur les territoires ( 1,85 milliard d’euros par an ).

– Or, la France s’est engagée vis à vis de l’Europe à ce que 69% de ses masses d’eau atteignent un bon niveau écologique en 2021 et 100% en 2027, alors qu’aujourd’hui, seulement 42% atteignent ce bon état.

– Les agences de l’eau préparent actuellement leur onzième programme d’actions concernant la période 2019-2024 et vont donc le revoir à la baisse. Bruxelles risque de se fâcher et de déclencher des représailles.