La révision des valeurs locatives des locaux d’habitation (RVLLH), lancée en 2020 et reportée à 2031 selon le PLF 2026, vise à actualiser un système d’évaluation fiscal datant des années 1970. Ce report donne aux collectivités un délai précieux pour fiabiliser leurs bases fiscales, et ainsi sécuriser leurs recettes futures tout en renforçant l’équité fiscale entre contribuables.
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Face à la contrainte ZAN sur la construction et à la sensibilité politique d’une hausse des taux, la fiabilisation des bases fiscales existantes est aujourd’hui la voie la plus efficace pour augmenter les ressources sans augmenter la pression fiscale sur les ménages. Egalement, cette optimisation vise à retrouver de l’équité fiscale entre les contribuables d’un territoire.
▶ Exemple : un logement de 100 m² rénové depuis 10 ans, toujours classé insalubre (catégorie 7). Sa requalification en catégorie 4, avec confort intégré, peut doubler sa valeur locative et générer 400 à 600 € de taxe foncière supplémentaire par an.
Les impôts locaux reposent sur le système déclaratif avec des règles du jeu jamais revues depuis 1970. Avec plus de 35 millions de logements et le début d’une informatisation qui doit encore faire ses preuves, la collecte, le contrôle et la fiabilisation de l’information sont de gros défis pour l’administration fiscale.
Résultat : selon un récent article de La Gazette des Communes, plus de 40 % des bases fiscales comporteraient des anomalies.
Cela souligne le niveau d’obsolescence et d’erreur des fichiers fiscaux, qui nuit aux ressources locales.
Les causes sont connues :
La valeur locative détermine la base de calcul de la taxe foncière et de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Elle est calculée en fonction de :
▶ Exemple : la valeur locative d’un logement fiscalement déclaré sans équipement peut être sous-évaluée de 10 %. Une mise à jour permet une revalorisation immédiate.
Ces erreurs sont structurelles. Elles perdurent depuis des années, car elles ne déclenchent pas de contrôle automatique.
En décalant le calendrier de la réforme, la DGFiP devrait constituer les nouvelles valeurs locatives sur la base des données collectées entre 2028 et 2030. Les signalements effectués avant 2030 seront pris en compte dans le calcul des futures bases et dans les compensations financières aux collectivités.
▶ Ne pas corriger les erreurs en amont, c’est risquer de pérenniser une sous-évaluation pendant plusieurs décennies sans pouvoir y remédier.
La Commission Communale des Impôts Directs (CCID) est un organe de validation clé. Elle peut :
▶ Une CCID formée et mobilisée peut rectifier plusieurs centaines de dossiers sur une seule mandature. Elle peut se faire aider par les agents et services de la commune.
Lire aussi : Fiche Pratique CCID Commission Communale des Impôts Directs
▶ Exemple : dans une commune de 3 500 habitants, un audit terrain a permis de requalifier 74 logements insalubres, 31 piscines non déclarées et 19 logements faussement vacants, pour un gain annuel estimé à 35 000 €.
La future méthode de calcul se fondera sur des grilles tarifaires issues de loyers réels, intégrant davantage d’automatisation et de critères techniques. Les erreurs fiscales liées à des défauts de déclaratifs seront moins importantes, ce qui rendra les bases fiscales plus fiables.
▶ Les collectivités qui auront fiabilisé leurs bases en amont bénéficieront d’un point de départ fiscalement cohérent, d’un produit fiscal supplémentaire pérennisé et d’une équité plus forte entre les contribuables du territoire
Pour toute question ou pour envisager un accompagnement adapté à votre territoire, écrivez-nous à ariane@ecofinance.fr : notre équipe vous répondra rapidement.

Dominique Silmon